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civiles à l'aide de diverses intercalations de mois, et de les régler sur cette vraie année naturelle. Mais comme il serait trop long de parler à ce sujet de tous ces peuples, je passerai à l'année des Romains.

Licinius Macer et, après lui, Fenestella ont écrit que l'année naturelle des Romains a été tout d'abord de douze mois ; mais il faut plutôt s'en rapporter à Junius Gracchanus, à Fulvius, à Varron, à Suétone et aux autres auteurs, qui pensent qu'elle était de dix mois seulement, comme l'était alors celle des Albains, d'où sont sortis les Romains. Ces dix mois se composaient de trois cent quatre jours, comme suit : Mars 31, Avril 30, Mai 31, Juin 30, Quintilis (juillet) 31, Sextilis (août) et septembre 30, Octobre 31, Novembre et décembre 30 dont les quatre plus longs étaient appelés pleins, et les six autres, incomplets. Plus tard, Numa, comme nous l'apprend Fulvius, ou Tarquin, si l'on en croit Junius, forma l'année de douze mois et de trois cent cinquante-cinq jours, bien que la lune, dans le cours de ses douze mois, parût n'embrasser que trois cent cinquante-quatre jours seulement. Quant à cette différence d'un jour en plus, elle est due ou à un défaut d'attention, ou plutôt, suivant moi, à ce préjugé superstitieux d'après lequel le nombre impair était considéré comme parfait et plus heureux. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'à l'ancienne année on ajouta cinquante et un jours ; et comme ce nombre ne pouvait compléter deux mois, on ôta un jour à chacun de ces six mois appelés imparfaits, et, l'ajoutant aux cinquante et un jours nouveaux, on en obtint cinquante-