le roi Ison la fit de quatre ; qu'enfin Arminos la composa de treize mois et cinq jours. De même, en Achaïe, les Arcadiens passent pour avoir eu d'abord des années de trois mois, ce qui les fit nommer prosevlhnoi, non pas, comme quelques-uns l'imaginent, qu'ils aient existé avant que la lune fût au ciel avec les autres astres, mais parce qu'ils ont compté par années, avant que l'année en Grèce eût été réglée sur le cours de la lune. Suivant quelques auteurs, c'est à Horus que serait due l'institution de cette année trimestrielle ; et c'est pour cela que le printemps, l'été, l'automne et l'hiver sont appelés g-hohrai (saisons), l'année g-hohros, les annales grecques g-hohroi, et leurs auteurs g-hohrographoi. Et l'espace de quatre ans révolus, en manière de pentaétéride, était ce qu'ils appelaient grande année. Quant aux peuples de la Carie et de l'Acarnanie, ils eurent des années semestrielles, et différant l'une de l'autre en ce sens, que dans la première les jours croissaient, et que dans la suivante ils décroissaient ; et l'espace de deux ans révolus, en forme de triétéride, était pour eux la grande année.
Chapitre 20
XX. De l'année naturelle des Romains ; des diverses corrections qu'elle a subies ; des mois et des jours intercalaires ; des jours de chaque mois ; des années juliennes. Mais sans plus m'occuper de ces années que recouvrent les ténèbres de la plus haute antiquité, et ne m'attachant qu'a celles qui sont plus près de nous, et qui ont été réglées d'après le cours de la lune ou du soleil, je dirai que, pour voir combien elles diffèrent les unes des autres, on n'a qu'à ouvrir les annales, non point des nations étrangères, mais seulement des différents peuples de l'Italie. Car, de même que les Férentins, les Laviniens, les Albains et les Romains avaient chacun une année qui leur était propre, de même les autres États avaient la leur. Tous cependant se proposèrent de corriger leurs années