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été célébrés cette année, sont les trente-neuvièmes à partir de l'institution. Mais c'en est assez pour ce qui regarde les grandes années ; c'est à présent le moment de parler des années naturelles.

Chapitre 19

XIX. Des années naturelles de diverses nations. L'année naturelle est le temps qu'emploie le soleil, après avoir parcouru les douze signes, à revenir au point d'où il était parti. Quant au nombre de jours dont elle se compose, c'est un point que les astrologues n'ont pu encore fixer d'une manière certaine. L'année naturelle a, suivant Philolaüs, trois cent soixante-quatre jours et demi ; et, suivant Aphrodisius, trois cent soixante-cinq jours et un huitième. Callippe la forme de trois cent soixante-cinq jours, de même qu'Aristarque de Samos, qui pourtant y ajoute un seize cent vingt-troisième. Suivant Méton, elle en a trois cent cinquante-cinq, et, en outre, la dix-neuvième partie de cinq jours ; suivant OEnopide, elle en a trois cent soixante-cinq, plus la cinquante-neuvième partie de vingt-deux jours. Harpalus lui donne trois cent soixante-cinq jours et treize heures équinoxiales ; Ennius, notre compatriote, la compose de trois cent soixante-six jours. Au reste, la plupart des auteurs l'ont considérée comme quelque chose d'incompréhensible et d'indéterminable ; et, prenant pour la vérité ce qui en approchait le plus, ils ont formé de trois cent soixante-cinq jours l'année naturelle.

En présence de ce désaccord des hommes les plus savants, peut-on bien s'étonner de ce que les années civiles, établies par chaque cité grossière encore, diffèrent autant les unes des autres qu'elles se rapportent peu à cette année naturelle ? Ainsi, en Égypte, dans les temps les plus reculés, on assure que l'année se composait de deux mois ; et que, plus tard,