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nous lisons ces mots : « Rome, dans la cinq cent quatre-vingt-seizième année de sa fondation, voit un nouveau siècle s'ouvrir sous le consulat qui précède immédiatement celui de M. Émilius, M. F. Lepidus, et C. Popilius, absent, consul pour la seconde fois. » Mais, dans la fixation de ce nombre de cent ans, nos ancêtres ont eu plusieurs motifs : d'abord, c'est qu'ils avaient observé que bon nombre de leurs concitoyens vivaient jusqu'à cet âge ; ensuite, c'est qu'ils voulurent, sur ce point, comme sur bien d'autres, imiter les Étrusques, dont les premiers siècles avaient été de cent années. Cela vient peut-être aussi de ce que rapportent Varron et l'astrologue Dioscoride, qu'à Alexandrie ceux qui ont l'habitude d'embaumer les morts pour les conserver, sont persuadés que l'homme ne peut vivre plus de cent ans, comme le prouve le poids du coeur de ceux qui, jouissant de la meilleure santé, sont passés de vie à trépas sans la moindre altération du corps. Et comme, à la suite de plusieurs pesées faites à différents âges, ils ont observé les accroissements et les pertes que chaque âge apporte avec lui, ils prétendent que le coeur, à un an, pèse deux drachmes ; à deux ans, quatre ; et qu'il augmente ainsi de deux drachmes par année jusqu'à cinquante ans ; puis, à partir de cet âge, où il pèse cent drachmes, chaque année lui en ôte deux ; d'où il résulte qu'à cent ans il ne pèse que ce qu'il pesait à un an, et que la vie ne peut point s'étendre au delà. Puis donc que le siècle civil des Romains est de cent années, on peut voir que c'est dans le dixième que se placent ton jour natal et son présent anniversaire. Quant au nombre de siècles réservés à la ville de Rome, ce n'est pas à moi qu'il appartient de le dire ; mais je ne puis taire ce que j'ai lu dans Varron, qui, au dix-huitième livre de ses Antiquités, nous apprend qu'il y eut à Rome un certain Vettius, celèbre dans l'art des augures, remarquable par son génie, et ne le cédant à aucun autre par sa science