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trouvent toutes réunies en ta personne, et à un tel degré encore, qu'il n'est pas possible de les célébrer dignement ? Aussi ne m'étendrai-je pas davantage sur leur éloge. Je ne dirai rien non plus de ton éloquence, connue de tous les tribunaux de nos provinces, de tous les magistrats qui les président ; de cette éloquence qui a fait l'admiration de Rome entière et de nos temples les plus saints. Elle se recommande assez d'elle-même pour le présent et pour les siècles à venir.

Chapitre 16

XVI. De la durée (temps relatif) et du temps (temps absolu). Maintenant donc, que le jour natal a été l'objet de cet écrit, je vais tâcher d'atteindre le but que je me suis proposé : je décrirai avec le plus de clarté possible le temps présent, celui où tu vis dans tout ton éclat, et cette description fera connaître clairement le jour où tu as reçu la naissance. Or, j'appelle temps relatif, non-seulement un jour, ou un mois, ou le cours d'une année, mais aussi ce que quelques auteurs nomment lustre, ou grande année, et ce que d'autres appellent un siècle. Quant au temps lui-même (temps absolu), qui est un et le plus compréhensif, j'ai peu de choses à en dire pour le présent. Son caractère, en effet, c'est l'immensité ; de n'avoir ni commencement ni fin, parce qu'il a toujours été, que toujours il sera de la même manière, et qu'il ne se rapporte pas plus à un homme qu'à un autre. On peut l'envisager sous trois rapports : le passé, le présent et l'avenir. Au passé jamais de commencement ; à l'avenir jamais de fin ; quant au présent, temps intermédiaire, il est si court, si incompréhensible, qu'il n'admet qu'une étendue, et semble n'être tout au plus que le point de contact qui au passé rattache l'avenir. Il est si variable