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soixante-quatorze jours. Dans la première, c'est-à-dire la plus courte, le nombre senaire joue le principal rôle. En effet, cette partie de la semence qui a donné lieu à la conception, n'est, pendant les six premiers jours, qu'un liquide laiteux, qui, pendant les huit jours suivants, passe à l'état de sang : ces huit jours, ajoutés aux six premiers, présentent la première consonnance appelée diatessaron. Ensuite il s'écoule neuf jours pour la formation de la chair ; ces neuf jours, comparés aux six premiers, sont dans le rapport de 2 à 3, et présentent la consonnance diapente. Viennent ensuite douze jours nouveaux, pendant lesquels s'achève la formation du corps ; leur comparaison avec les six premiers jours établit le rapport de 1 à 2, et présente la troisième consonnance appelée diapason. Ces quatre nombres 6, 8, 9, 12, réunis, donnent pour total trente-cinq jours. Et ce n'est point sans raison que le nombre senaire est le fondement de la génération ; aussi bien ce nombre est-il appelé par les Grecs g-teleion, et parfait dans notre langage, parce que trois parties, le sixième, le tiers et la moitié de ce nombre, c'est-à-dire 1, 2, et 3, concourent à le parfaire. Mais de même que ce premier état de la semence, ce principe laiteux de la conception exige tout d'abord l'accomplissement de ce nombre de six jours ; de même ce premier état de l'homme conformé, cet autre principe qui appelle la maturité à venir, lequel a trente-cinq jours, y arrive après six révolutions de ce nombre de 35, c'est-à-dire au bout de deux cent dix jours. Quant à l'autre gestation, qui est plus longue, elle a pour principe un nombre plus grand, c'est-à-dire le nombre septenaire, qui se rencontre à toutes les époques importantes de la vie de l'homme, ainsi que l'a écrit Solon, ainsi que le suivent les Juifs dans tous les calculs de leurs jours, ainsi enfin que paraissent l'indiquer les Rituels des Étrusques. Hippocrate lui-même, et d'autres médecins, ne suivent point, dans