de Saint-Jean, dégrade tes teintes ; puis, à sec sur les extrémités, repasse avec l’outremer.
Si tu veux faire à fresque un vêtement violet qui paraisse fait avec la laque, prends de l’améthiste et du blanc de Saint-Jean, dégrade tes couleurs comme nous l’avons dit, mêle-les, fonds-les bien ensemble ; puis, à sec sur les extrémités, tu retoucheras avec de la laque pure mêlée de tempera[1].
Si tu veux faire à fresque un vêtement d’ange changeant, couvre le vêtement de deux teintes couleur de chair claire et foncée, les fondant bien dans le milieu de la figure ; tu feras les ombres de la partie la plus obscure avec le bleu d’outremer, et la couleur de chair claire sera ombrée avec la terre verte ; tu les retoucheras ensuite à sec. Remarque que tout travail à fresque doit être conduit à perfection et retouché à sec avec la tempera[2]. Place les lumières sur ce vêtement à fresque de la façon que je t’ai enseignée pour les autres.
- ↑ Le Dominiquin s’est beaucoup servi de ce moyen. (V. Mottez.)
- ↑ Ce passage démontre ou la bonne foi personnelle de l’auteur, ou que de son temps l’ait n’en était pas encore venu à la hauteur qu’il atteignit depuis. Car Vasari, en parlant de la peinture à fresque, déclare choses viles les retouches à sec. Cependant, si on observe minutieusement les travaux à fresque des maîtres les plus déterminés, il y en a bien peu que l’on trouve exempts de retouches, y compris ceux même de Vasari. Corradi les retouchait à l’huile, et Mengs au lait mêlé d’esprit d’eau-de-vie, comme nous rapporte le Requenos (Sul restabili mento, etc.) (Cav. Tambroni.)
Les retouches me paraissent plus difficiles à faire que la fresque elle-même. Elles sont quelquefois forcées, mais je ne les comprends pas dans une opération si simple que celle mentionnée au ch. 77. (V. Mottez.)