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TRAITÉ DE LA PEINTURE

l.00De la nature d’un jaune que l’on nomme arzica[1].

Il y a une couleur jaune que l’on nomme arzica, qui est un produit chimique et dont on se sert peu. Ceux qui s’en servent le plus sont les miniaturistes, et surtout à Florence plus qu’ailleurs. C’est une couleur très-légère qui perd à l’air. Elle n’est pas bonne sur mur. On peut s’en servir sur panneau. En y mêlant un peu de bleu d’Allemagne et de giallorino, on fait un beau vert. On doit broyer comme pour les autres couleurs à l’eau et avec précaution.

li.00De la nature d’un vert que l’on nomme terre verte.

Il y a un vert qui est une terre naturelle, on la nomme terre verte. Cette couleur a différentes propriétés : d’abord elle est de nature très — grasse et bonne à employer pour les visages, les vêtements, les maisons ; à fresque, à sec, sur mur, sur tableaux et partout où tu le veux. Broie-la de la même manière que les couleurs dont j’ai parlé ci-dessus avec de l’eau claire ; plus tu la broies plus elle est bonne ; et en la tempérant, de même que du bol que je t’enseignerai pour dorer, de même on peut se servir de terre verte pour fixer l’or ; et sache que les anciens ne se servaient pas d’autre mordant que ce vert pour dorer sur panneau.

lii.00De la nature d’un vert nommé vert-azur.

Il y a un vert moitié naturel, moitié travaillé, qui se fait avec l’azur d’Allemagne. Ne t’inquiète pas comment il se fait, achète-le. Cette couleur est bonne à sec, mélangée au jaune d’œuf, pour faire des arbres, des

  1. Cette dénomination n’est plus appliquée à aucune couleur. Probablement l’arzica sera la gomme gutte.