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TRAITÉ DE LA PEINTURE

trémité des reliefs, les parties les plus saillantes, prends un pinceau pointu avec la pointe chargée de blanc, raffermis les extrémités de tes lumières. De même avec un petit pinceau pointu et de l’encre pure, forme le trait qui arrête les plis, le contour du nez, des yeux, les poils de barbe volants, c’est-à-dire les extrémités des barbes et des cheveux.

xxxii.00Comment tu peux mettre les blancs au blanc d’aquarelle de la même manière que les ombres d’encre délayée.

Je te donne en outre l’avis, quand tu auras plus de pratique, d’achever tes blancs avec ceux de l’aquarelle, comme tu fais avec l’aquarelle d’encre. Prends du blanc broyé dans l’eau et encollé avec du jaune d’œuf, et fonds-le de la même manière que l’aquarelle d’encre. Mais c’est plus difficile et demande plus d’habitude. Tout ceci se nomme dessiner sur papier teinté ; c’est le chemin qui conduit à l’art du coloris. Suis-le toujours le plus que tu le peux ; c’est le plus important de ton éducation, mets y toute ton attention, ta sollicitude et ton plaisir.

xxxiii.00Comment on fait les charbons à dessiner bons, parfaits et tendres.

Avant d’aller plus loin il faut que je te montre comment on fait le charbon à dessiner. Aie des baguettes de bois de saule, sèches et de bonne apparence, brise les en morceaux de la longueur d’une palme, ou si tu veux de quatre doigts ; divise ces morceaux en morceaux plus minces, comme si tu fesais des allumettes, et comme des allumettes encore fais-en des paquets, après les avoir polis et aiguisés à chaque pointe comme des fuseaux. Les paquets formés, lie-les ensemble à trois endroits, dans le milieu et à chaque extrémité,