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DU CH. TAMBRONI

n’a aucune mesure parfaite. » Cette sentence qui, à ce qu’il paraît, était alors commune, peut servir de guide dans le jugement des peintures de cette époque. Il continue ensuite à enseigner la peinture sur mur à fresque et à sec, les mélanges de couleurs, remarquant ceux qui peuvent ou non s’employer à fresque ; il recommande aux artistes l’usage de l’encollage à l’œuf (ou tempera), qui se mélange aux couleurs employées sur mur à sec.

Après avoir démontré la coloration des chairs, l’auteur passe à la manière de conduire les vêtements en toutes couleurs et s’étend particulièrement sur le vêtement d’outremer qui était alors en style figuratif nommé le manteau de Notre-Dame.

Il finit cette troisième partie par une leçon sur l’enluminure des montagnes, arbres, verdures et fabriques. Il donne sur ces dernières des préceptes pour les mettre en perspective, et d’après eux l’on voit que cette science alors était bien pauvre. C’est pour cela que dans les vieux tableaux l’architecture est toujours défectueuse et établie sur des lignes peu raisonnées, parce que ces maîtres mettaient le point visuel trop près et se plaçaient trop sous l’édifice.

Au commencement de la quatrième partie, dans trois chapitres entiers, Cennino enseigne à peindre à l’huile sur mur, sur panneau, sur pierre, sur fer et partout où l’on veut. Il discourt sur le broyage des couleurs, dit que toutes reçoivent l’huile, excepté le blanc de Saint-Jean, et non-seulement parle, comme le remarque Vasari, de la manière de faire des champs, mais bien des vêtements, des chairs, des montagnes, des arbres, etc., et ce qui étonnera le plus, ce sera de voir que ces vieux maîtres peignaient aussi sur le mur avec l’huile cuite au soleil et non au feu. Ce secret, que je sache, n’a jamais été attribué à d’autres qu’à Jean de Bruges ; d’où il est toujours pour moi plus manifeste qu’on n’a jamais lu au-delà du chap. lxxxix de ce livre, ou si quelqu’un lut les cinq suivants, il montra qu’il ne les avait pas compris, comme je le prouverai plus loin.

Dans les huit chapitres qui suivent, l’auteur traite des ornements pour les peintures murales, en or, en étain, avec des reliefs. À ce