près de l’or placé qu’il le rase, mais ne passe pas dessus. La feuille que tu ajoutes doit être placée une demi-corde au-dessus de celle mise, que tu auras humectée de ton haleine d’abord, afin que l’or s’attache dans la partie où il est superposé.
Lorsque tu as mis trois feuilles, reviens presser avec la ouate la première : soufflant dessus, tu verras alors s’il y a quelque chose à réparer. Aie un petit coussin de la grandeur d’une brique ou pierre cuite, lequel est fait d’une planche bien plate recouverte d’un cuir bien blanc, sans taches, de celui dont on fait les brodequins ; il doit être cloué, bien tendu et rempli entre le bois et le cuir de bourre. Puis, sur ce coussin mets une feuille d’or bien étendue, et avec un couteau bien plat taille ton or en morceaux selon ce qu’il te faut pour les raccommodages. Aie un petit pinceau d’écureuil pointu, et avec la tempera mouille les endroits à réparer, humectant aussi avec un peu de salive la pointe du pinceau : cela suffira pour prendre le petit morceau d’or à mettre sur le trou. Quand tu as ainsi couvert les pleins, qu’ils te paraissent bien et prêts pour le jour où tu devras brunir (comme je te le dirai quand nous en serons à la dorure des corniches et feuillages), aie soin de rassembler les petits morceaux comme le maître paveur rassemble les pavés sur la voie, afin d’épargner l’or le plus possible en faisant des réserves et couvrant avec des mouchoirs blancs l’or déjà placé.
Quand tu sais que cet or doit être bruni, aie une pierre que l’on nomme pierre améthiste. Je veux t’apprendre comment elle se fait. Quand on n’a pas cette pierre (et pour ceux qui en peuvent faire la dépense, il vaut mieux un saphir, une émeraude, un rubis, une