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CHAPITRE III.
(1540.)

La villa Belfiore. — La chasse aux paons. — Messer Girolamo Giliolo. — Le portrait du duc de Ferrare. — Messer Alberto Bendedio. — Le trésorier et le diamant. — Messer Alfonso de’ Trotti. — Encore les prétendus vases antiques de maestro Jacopo de Carpi. — Ce qu’il y a de bon dans le Ferrarais. — Le mont Cenis. — Séjour à Lyon.

La cardinal me logea à Ferrare dans un magnifique palais, nommé Belfiore, qui touchait aux murs de la ville. Il m’y installa de façon que je pusse travailler ; puis il donna ordre de se diriger sans moi vers la France. Ayant vu combien cela me déplaisait, il me dit : — « Benvenuto, tout ce que je fais est pour ton bien ; car, avant que tu quittes l’Italie, je veux que tu saches nettement à quoi tu seras employé en France. En attendant, avance le plus que tu pourras mon bassin et mon aiguière. Je recommanderai à un de mes intendants de te fournir tout ce dont tu auras besoin. » — Il partit et je restai très-mécontent. Je fus même plusieurs fois tenté de décamper. Je n’étais retenu que par le souvenir de ma délivrance dont je lui étais redevable ; car, du reste, ses arrangements me contrariaient beaucoup et m’étaient fort préjudiciables. Néanmoins, je me laissai guider par la reconnaissance que méritaient ses bienfaits, et je me décidai à attendre avec patience la fin de cette affaire. — Je me mis donc à l’œuvre