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PRÉFACE

sur les mêmes bases pour fournir sa course. Toutes ses productions, en effet, accusent fortement cet amour passionné de la nature et cette vénération pour les anciens qui éclatent dans les œuvres de tous les fils de Florence.

Enfin, lorsque Benvenuto se fut approprié la science florentine, si dans son art de prédilection, l’orfèvrerie, il résuma toute grandeur et toute perfection, n’est-ce pas encore un point de plus par lequel il-se rattache à Florence, qui poussa tous les arts à leur suprême épanouissement ? Nous croyons donc qu’il nous est permis de dire de Benvenuto ce que, dans un autre livre, nous disions du Titien : — « Non, il ne fut point un artiste isolé, il fut simplement le plus haut parmi ses frères ; ils ne pouvaient être tous de même taille ; son génie fut le plus complet parmi tous les génies de sa famille ; ils ne pouvaient être tous de même mesure. Son apparition fut on ne peut plus naturelle, et n’est point un de ces faits qui rentrent dans l’ordre des miracles parce qu’on n’en voit pas la cause ; il fallait bien qu’un talent dominant tous les autres se montrât dans cette vigoureuse génération. » — Nous le demandons, Benvenuto, considéré à ce point de vue, en paraîtra-t-il moins grand et moins étonnant ?

Quant à la parité qui existe entre le caractère de Benvenuto et celui de son époque, n’y aurait-il pas présomption de notre part à essayer de la faire ressortir