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PRÉFACE

mêlée à la vie de son époque, qu’on ne peut les dédoubler sans travestir son caractère personnel ; or, ses œuvres sont si étroitement liées à l’ensemble de la production de toute son école, qu’on ne saurait les en détacher sans altérer sa valeur artistique. Les passions de Cellini furent les passions de l’Italie entière ; ses erreurs, les erreurs de son temps ; ses excentricités, les excentricités de toute la renaissance. Quant à la force et à la puissance de son talent, à l’audace de ses espérances et de son ambition, à la splendeur de ses résultats, à l’universalité de sa science et à la vigueur de son éducation et de ses principes, tout cela lui est commun avec ses émules de Florence, au point qu’il peut passer pour un des représentants les plus complets de cette phalange héroïque, de même que les faits particuliers de sa vie le constituent le type le plus franc et le plus entier de son siècle. Si l’on veut avoir une saine intelligence du caractère et du talent de Cellini, loin de l’isoler, il faut donc le placer au centre de son époque et au milieu des hommes à côté desquels il vécut, se développa et fonctionna.

Au commencement du seizième siècle, lorsque surgit Benvenuto, depuis longtemps Florence, on le sait, avait laborieusement défriché l’immense terrain de l’art, et déjà ses principes certains et sa rigide méthode y avaient produit les fruits les plus magnifiques. — Vivement sollicité de puiser dans les trésors que Florence avait amassés, Benvenuto, enfantprésomptueux et al-