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mais il sauverait l’honneur, si les circonstances de son aventure étaient connues.

On pressentira aisément les raisons qui ont fait supprimer la deuxième partie de l’ouvrage : si elle était susceptible d’une certaine espèce de comique aisé, piquant quoique forcé, elle présentait des idées noires, et il n’en faut pas offrir de cette espèce à une nation de qui l’on peut dire que, si le rire est un caractère distinctif de l’homme comme animal, c’est chez elle qu’il est le plus agréablement marqué. Elle n’a pas moins de grâces dans l’attendrissement ; mais soit qu’on l’amuse ou qu’on l’intéresse, il faut ménager son beau naturel, et lui épargner les convulsions.

Le petit ouvrage que l’on donne aujourd’hui réimprimé et augmenté, quoique peu important, a eu dans le principe des motifs raisonnables, et son origine est assez noble pour qu’on ne doive en parler ici qu’avec les plus grands ménagements. Il fut inspiré par la lecture du passage d’un auteur infiniment respectable, dans lequel il est parlé des ruses que peut employer le Démon quand il veut plaire et séduire. On les a rassemblées autant qu’on a pu le faire, dans une allégorie où les principes sont aux prises avec les passions : l’âme est le champ de ba-