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L’essieu était rompu ; les mulets heureusement s’étaient arrêtés. Je me dégage : je me précipite vers Biondetta, rempli des plus vives alarmes. Elle n’avait qu’une légère contusion au coude, et bientôt nous sommes debout en pleine campagne, mais exposés à l’ardeur du soleil en plein midi, à cinq lieues du château de ma mère, sans moyens apparents de pouvoir nous y rendre, car il ne s’offrait à nos regards aucun endroit qui parût être habité.

Cependant à force de regarder avec attention, je crois distinguer à la distance d’une lieue une fumée qui s’élève derrière un taillis, mêlé de quelques arbres assez élevés ; alors, confiant ma voiture à la garde du muletier, j’engage Biondetta à marcher avec moi du côté qui m’offre l’apparence de quelque secours.