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connaître pour celle de Bernadillo. Hors de moi, je m’élance de la gondole. Les meurtriers ont disparu. À l’aide du flambeau je vois Biondetta pâle, baignée dans son sang, expirante.

Mon état ne saurait se peindre. Toute autre idée s’efface. Je ne vois plus qu’une femme adorée, victime d’une prévention ridicule, sacrifiée à ma vaine et extravagante confiance, et accablée par moi, jusque-là, des plus cruels outrages.

Je me précipite ; j’appelle en même temps le secours et la vengeance. Un chirurgien, attiré par l’éclat de cette aventure, se présente. Je fais transporter la blessée dans mon appartement ; et, crainte