Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une autre romance du même temps, intitulée « les Prouesses inimitables d’Ollivier, marquis d’Edesse », obtint aussi une grande vogue. C’est une imitation des anciens fabliaux chevaleresques, traitée encore dans le style populaire.


La fille du comte de Tours,
Hélas ! des maux d’enfant l’ont pris ;
Le comte, qui sait ses amours,
Sa fureur ne peut retenir :
Qu’on cherche mon page Ollivier,
Qu’on le mette en quatre quartiers…
— Commère, il faut chauffer le lit ;
N’entends-tu pas sonner minuit ?


Plus de trente couplets sont consacrés ensuite aux exploits du page Ollivier, qui, poursuivi par le comte sur terre et sur mer, lui sauve la vie plusieurs fois, lui disant à chaque rencontre :

« C’est moi qui suis votre page ! et maintenant me ferez-vous mettre en quartiers ?

— Ôte-toi de devant mes yeux ! » lui répond toujours l’obstiné vieillard, que rien ne peut fléchir ; et Ollivier se décide enfin à s’exiler de la France pour faire la guerre en Terre sainte,