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et tu l’abandonnes. Renvoie à ses parents cette jeune personne ; et si tes prodigalités t’ont mis hors d’état de lui faire justice, qu’elle la tienne de moi. Tu lui dois un sort : je le lui ferai ; mais je veux qu’elle disparaisse demain.

— Olympia, repris-je le plus froidement qu’il me fut possible, je vous ai juré, je vous le répète et vous jure encore que ce n’est pas une femme ; et plût au ciel…

— Que veulent dire ces mensonges et ce Plût au ciel, monstre ? Renvoie-la, te dis-je, ou… Mais j’ai d’autres ressources ; je te démasquerai, et elle entendra raison, si tu n’es pas susceptible de l’entendre. »

Excédé par ce torrent d’injures et de menaces, mais affectant de n’être point ému, je me retirai chez moi, quoiqu’il fût tard.

Mon arrivée parut surprendre mes domestiques, et surtout Biondetta : elle témoigna quelque inquiétude sur ma santé ; je répondis qu’elle n’était point altérée.

Je ne lui parlais presque jamais depuis ma liaison avec Olympia, et il n’y avait eu aucun changement dans sa conduite à mon égard ; mais on en remarquait dans ses traits : il y avait sur le ton général de