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perbe et emportée, et pour me jeter dans des embarras d’une autre espèce, qu’elle conçût un amour effréné pour moi.

Déjà je n’étais plus le maître de revenir le soir à mon auberge, et j’étais accablé pendant la journée de billets, de messages et de surveillants.

On se plaignait de mes froideurs. Une jalousie qui n’avait pas encore trouvé d’objet s’en prenait à toutes les femmes qui pouvaient attirer mes regards, et aurait exigé de moi jusqu’à des incivilités pour elles, si l’on eût pu entamer mon caractère. Je me déplaisais dans ce tourment perpétuel, mais il fallait bien y vivre. Je cherchais de bonne foi à aimer Olympia, pour aimer quelque chose, et me distraire du goût dangereux que je me connaissais. Cependant, une scène plus vive se préparait.

J’étais sourdement observé dans mon auberge par les ordres de la courtisane. « Depuis quand, me dit-elle un jour, avez-vous ce beau page qui vous intéresse tant, à qui vous témoignez tant d’égards, et que vous ne cessez de suivre des yeux quand son service l’appelle dans votre appartement ? Pourquoi lui faites-vous observer cette retraite austère ? Car on ne le voit jamais dans Venise.

— Mon page, répondis-je, est un jeune homme