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les autres perfections ; un petit mouvement que j’avais fait ayant annoncé mon réveil, elle écarta avec ses doigts les boucles qui lui ombrageaient le visage. Figurez-vous l’aurore au printemps, sortant d’entre les vapeurs du matin avec sa rosée, ses fraîcheurs et tous ses parfums.

« Biondetta, lui dis-je, prenez un peigne ; il y en a dans le tiroir de ce bureau. » Elle obéit. Bientôt, à l’aide d’un ruban, ses cheveux sont rattachés sur sa tête avec autant d’adresse que d’élégance. Elle prend son pourpoint, met le comble à son ajustement, et s’assied sur son siège d’un air timide, embarrassé, inquiet, qui sollicitait vivement la compassion.

S’il faut, me disais-je, que je voie dans la journée mille tableaux plus piquants les uns que les autres, assurément je n’y tiendrai pas ; amenons le dénoûment, s’il est possible.

Je lui adresse la parole.

« Le jour est venu, Biondetta ; les bienséances