Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

règle que M. Lembezat lui traçait naguère au dernier concours régional d’Auch (septembre 1873 « faire de la sélection, éviter tout croisement ». Qu’il observe mieux les règles de l’hygiène, et la race gasconne acquerra les modifications qu’on lui demande ; ses caractères déjà si fixes le deviendront encore davantage ; l’atavisme se confondra avec l’hérédité individuelle et l’on parviendra à former une race dans laquelle, suivant le beau langage de Baudement « chaque individu ne sera plus qu’une épreuve, tirée une fois de plus, d’une page une fois pour toutes stéréotypée. »

Malheureusement le procédé que l’on indique exige deux conditions que l’on accorde difficilement : patience et longueur de temps.

Si l’on songe cependant aux qualités de notre race, aux bénéfices qu’elle procure lorsque son élevage est bien entendu, on voit qu’on aurait tort de la négliger ou de vouloir la remplacer par une autre. Le bœuf gascon donne en effet non-seulement du travail, mais encore une viande excellente ; et aujourd’hui que l’engouement pour primer les animaux fin gras est passé de mode dans les concours de boucherie, le gascon peut y prendre place, et ce qui prouve qu’il y figure encore avec avantage, c’est qu’il a été couronné au dernier concours de Poissy. Quant à la vache, si elle ne donne point du lait en abodance, du moins peut-on parvenir à la rendre meilleure laitière. Conserver et améliorer la race du pays, telle doit être en conséquence la devise de l’éleveur gascon. À ces conditions, l’élevage deviendra pour le Gers une nouvelle source de richesse, loin de regarder le bétail comme un mal nécessaire, suivant la