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l’étable que l’animal transforme les aliments qu’on lui donne en des produits différents ; c’est là que s’opèrent les mutations que l’éleveur cherche à lui faire acquérir. Cette transsubstantiation ne s’accomplira d’une manière parfaite que tout autant que les habitations rempliront les conditions prescrites par une bonne hygiène.

On ne tient nul compte de ces prescriptions dans les étables habitées par la race gasconne. On ne se préoccupe guère que de l’alimentation et du moyen de recueillir les engrais : on dispose un râtelier pour que l’animal puisse prendre les aliments sans les mettre sous les pieds, et on incline le sol pour que l’urine ne séjourne pas dans l’intérieur. Voilà toutes les précautions que l’on prend. On entasse les animaux dans des étables basses, étroites, obscures, n’ayant pour toute ouverture que la porte d’entrée du bétail et parfois une fenêtre, et où l’air ne peut se renouveler qu’avec difficulté ; c’est là qu’ils sont condamnés à passer tout l’hiver. Aussi absorbent-ils un air vicié, impropre à la respiration, et contractent-ils en ce lieu le germe de maladies nombreuses que l’on voit éclater à cette époque, telles que le charbon, le coryza gangréneux, les digestions languissantes, les coliques, etc. Pour y remédier, allant contre les préjugés du plus grand nombre des agriculteurs, il faudrait adopter le système de l’aération permanente, c’est-à-dire disposer les étables de façon que l’air se renouvelle constamment tout en évitant avec grand soin qu’il ne tombe directement sur les animaux : on parviendrait à ce résultat par, le moyen de cheminées d’appel, de barba-