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Hygiène des reproducteurs. — Lorsqu’on livre un taureau à la reproduction, il ne faut pas le laisser dans un isolement complet, il deviendrait dangereux pour l’homme. On doit au contraire le familiariser davantage en le traitant avec douceur et ménagement. Le meilleur moyen de le rendre docile c’est de le dresser dans sa jeunesse et de le faire travailler. Le travail, loin de nuire à sa destination, le rend fort et prolifique. « Les mâles reproducteurs, dit M. Bella, ont besoin d’exercice pour conserver la faculté prolifique et engendrer les descendants robustes….. Il faut que le taureau travaille, transpire, pour ne pas tomber dans l’obésité, pour ne pas devenir dangereux et ennemi de l’homme. »

Relativement au nombre de saillies que le taureau doit effectuer, il faut prendre en considération son âge, sa force, sa constitution. Je ne parle point de la nourriture, car elle ne doit rien laisser à désirer. Habituellement l’étalon couvre deux, trois vaches par jour ; il arrive souvent que la troisième saillie ne donne aucun résultat, surtout lorsqu’il est jeune, lorsqu’il a douze à quatorze mois. À l’âge de dix-huit mois, on ne lui donnera pas à couvrir au delà de soixante-dix vaches par saison.

Pour les femelles, on attendra qu’elle manifestent des signes de chaleur, sans chercher à provoquer ces chaleurs par des moyens bizarres que l’on a encore l’habitude de mettre en usage en pareille circonstance. Une saignée si la femelle est pléthorique, de petites rations de grains au contraire si elle est débilitée par une mauvaise nourriture, voilà les seules ressources auxquelles il faut recourir,