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fonctionnent très bien, les reins sont solides bien que possédant peu de largeur, et les principales articulations des membres sont bien conformées, malgré que le jarret soit un peu étroit.

Est-ce à dire pour cela qu’elle ne puisse être soumise à l’engraissement ? Si cette croyance se trouve encore accréditée, c’est par suite des mauvaises mesures que l’on prend lorsqu’on veut préparer un bœuf à la boucherie. Nous aurons le soin de revenir sur ce sujet en traitant des améliorations. Nous pouvons dès à présent poser en principe qu’un animal à tempérament sanguin, soumis à l’engraissement « possède ordinairement de forts muscles, et fournit non pas des masses de tissu cellulaire et de mauvaise graisse, mais d’épais morceaux de viande ferme et marbrée (Magne).

En conséquence, de ce que notre race est une race essentiellement de travail, il ne s’ensuit pas qu’elle ne puisse avoir en même temps quelque aptitude pour la boucherie. Et pour la production du lait, bien que la vache gasconne soit très mauvaise laitière, il ne serait peut-être pas impossible d’obtenir un rendement suffisant pour le bon entretien des produits. Ce sont tout autant de questions que nous examinerons ultérieurement.

Emploi. — Si les animaux gascons ont une destination spéciale, le travail, on peut dire qu’ils le remplissent parfois au-delà de la mesure. On les soumet aux plus rudes labeurs : à la vache incombent les charrois, car si elle est moins forte que le bœuf, elle est plus légère à la marche ; à celui-ci le soin de défricher les terres lors des premiers