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calcaires ou de sable, les cultivateurs distinguent des terres fortes dans le premier cas et des boulbennes dans le second. Ces terrains ne se retrouvent pas indistinctement dans les différentes parties du territoire : ainsi le sol est siliceux dans le Bas-Armagnac, argilo-siliceux dans la Ténarèze et calcaire dans le Haut-Armagnac. Ces divisions du sol correspondent aux anciennes divisions politiques. Les coteaux qui sillonnent le pays sont formés par une pierre argilo-calcaire.

De ces monticules partent des cours d’eau qui arrosent les vallées. En raison du rapprochement des collines, ces cours d’eau sont très nombreux mais peu importants ; ce n’est guère que pendant l’hiver et le printemps qu’ils laissent écouler leurs eaux. Et à ces deux époques, sous l’influence de pluies considérables et à la suite de la fonte des neiges, le lit de ces ruisseaux augmente-t-il parfois au point de provoquer des inondations d’autant plus désastreuses qu’elles couvrent les prairies de vase et de limon, qu’elles renversent les récoltes et détruisent ainsi en quelques instants tout l’espoir du cultivateur.

La chaîne des Pyrénées fait que le climat du département est tempéré. Ce climat toutefois se trouve exposé à des changements brusques de température : les vents d’Ouest et de Sud-Ouest rendent souvent nos printemps pluvieux. À cette même époque et durant l’été surviennent des orages qui dévastent les campagnes. Comme causes climatériques nuisibles à l’agriculture, signalons encore les brouillards et le vent du Sud-Est, connu dans le pays sous le nom d’autan. Personne n’ignore les effets funestes que ces météores exercent sur les cultures et sur l’économie.