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Rien n’est plus propre à produire de graves accidents que l’application de l’eau trop froide employée avec une certaine persistance. En effet, n’a-t-on pas vu en médecine humaine l’application de l’eau au-dessous de 4° à 5° produire la gangrène, la congélation ou la mortification des parties ? Et en médecine vétérinaire ; la chute du sabot occasionnée par des pédiluves trop froids et trop prolongés ?

État moléculaire de l’eau. Nous pouvons poser en principe que la réaction sera d’autant plus prompte et plus énergique que l’eau sera plus divisée. Ainsi, la douche en pluie est plus excitante que la douche en lame, et cela non-seulement parce qu’elle frappe la peau plus directement, mais encore parce que les orifices qui donnent passage à l’eau sont plus nombreux et d’un moindre diamètre. La forme de l’application est d’ailleurs variable, selon l’affection à traiter. Ainsi, les douches conviennent très bien dans les engorgements chroniques, les indurations où il faut obtenir une réaction considérable ; tandis qu’elles seraient nuisibles dans une inflammation aiguë, douloureuse, où il faut éviter tout ébranlement de la partie. On a recours alors aux compresses, aux lotions, aux affusions.

Durée de l’application. — Nous avons vu la corrélation intime qui existe entre la durée de l’application et la température de l’eau. C’est donc à l’opérateur d’en tenir compte et d’en surveiller la durée après s’être au préalable rendu compte de la température du liquide. Car une application trop courte ne produirait aucun résultat, tandis qu’une application trop prolongée occasionnerait de graves inconvénients. Malgaigne s’exprime ainsi sur les irrigations trop