Page:Caze - En journée, 1885.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rajeunissait les costumes démodés. Au besoin, elle confectionnait le vêtement d’enfant, taillait une blouse de moutard dans une redingote paternelle, une robe de gamine dans un burnous de mère. Ses petits doigts de fée, des doigts maigres où l’aiguille avait laissé des morsures noires, allaient, allaient dans l’étoffe.

Aujourd’hui la main ridée de Mlle Adélaïde tremblotte. Les doigts moins sûrs et moins lestes ont toutes les peines du monde à passer le fil dans le chas de l’aiguille. Les yeux distinguent mal les joints de l’étoffe. À l’intérieur du corps de la petite vieille, l’estomac est tiraillé par des crampes. Enfin, après les repas, Mlle Adélaïde somnole légèrement sur l’ouvrage.

À la longue, ces dames se sont aperçues de tout cela. Mais à part Mme Bélin, une