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circonstances, indépendantes de celles-ci, n’est pas subordonné le succès d’une opération ? L’opérateur a-t-il toujours le choix du moment ? Ne lui est-il pas souvent impossible de satisfaire aux exigences les plus rigoureuses de l’hygiène ? Il sait très bien que l’état de l’atmosphère exerce, sur les animaux opérés, une influence qu’il n’est pas possible de nier, et qui peut avoir des conséquences assez graves sur le résultat de l’opération ; mais lui est-il donné de prévoir ces brusques changements de température qui, survenant quatre, cinq, six jours après que l’animal a été opéré, alors même qu’il est en pleine voie de guérison, apportent souvent les complications les plus fâcheuses ? Lui est-il toujours possible de tenir un compte exact des dispositions individuelles, d’apprécier, de soupçonner même ces idiosyncrasies si bizarres, ces degrés si divers de résistance vitale, qui font que telle secousse de l’économie, à peine ressentie par l’un, devient mortelle pour l’autre, sans qu’on puisse trouver dans l’état apparent des organes, rien qui explique une susceptibilité si différente dans les deux cas ? — Ces influences, aussi puissantes qu’insaisissables, qui déjouent parfois tous les calculs de la prudence de l’opérateur, ne sont-elles pas souvent activées par les milieux ambiants, par la manière dont sont suivies les prescriptions du vétérinaire, souvent laissées aux mains d’hommes ignares ?

Des faits nombreux prouvent, en effet, qu’une opération, quelque simple qu’elle soit, peut se compliquer d’accidents graves et même devenir mortelle. Malgré les progrès récents de la médecine opératoire, ces suites