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les maladies dues à un empoisonnement miasmatique : pouls faible, puis insensible ; gêne de la respiration ; soif extrême ; sueurs froides et visqueuses ; coloration noire des urines ; fétidité des excrétions ; convulsions ; perte des forces vitales et mort. Ces phénomènes sont dus à l’absorption des principes putrides développés dans la partie gangrenée ; c’est pourquoi ils ne s’observent que dans la gangrène humide, et sont d’autant plus à redouter que celle-ci se propage sur une plus grande étendue. Lorsque la mort ne survient pas par suite des progrès incessants de la mortification et de l’infection générale qui en est la conséquence, une ligne de démarcation s’établit entre les tissus vivants et la partie gangrenée, et il se fait autour de celle-ci, comme autour d’un corps étranger, un travail d’élimination qui finit par en débarrasser l’économie. Il se forme autour de l’eschare gangréneuse une zone inflammatoire, sur laquelle apparaît une nouvelle mortification ; elle se couvre de phlyctènes brunâtres, devient douloureuse, s’engorge, prend un caractère œdémateux qui s’étend au loin. Quand la terminaison doit être favorable, la suppuration s’établit entre les parties mortifiées et les parties vives ; il se forme de petites solutions de continuité qui finissent par se joindre et par entourer l’eschare gangréneuse. Pendant que ce travail de séparation s’opère, il se produit une sécrétion de lymphe plastique, et lorsque la partie mortifiée tombe, il reste une plaie plus ou moins excavée, suivant la perte de substance qu’a entraînée la gangrène et couverte d’une membrane pyogénique, comme toutes les plaies en suppuration. Le