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couler, et qu’on voit survenir des frissons, de l’anxiété, du délire et d’autres désordres fonctionnels très fâcheux qui se terminent ordinairement par la mort. Si l’on ouvre le cadavre des individus qui succombent ainsi, on trouve presque toujours des collections purulentes qu’on n’avait pas soupçonnées pendant la vie, et qui sont situées dans les cavités séreuses splanchniques ou articulaires, dans le tissu cellulaire, et surtout dans les organes parenchymateux. Ces collections purulentes ont reçu, dans ces derniers temps, le nom d’abcès métastatiques, qui exprime l’opinion qu’on se forme généralement aujourd’hui sur leur mode de production. Comme, en effet, ils se montrent dans une partie du corps éloignée de celle qui était primitivement en suppuration, comme ils surviennent brusquement et sans aucun signe local préliminaire, ne trouvant point dans le lieu même qu’ils occupent la raison suffisante de leur développement, on en a conclu qu’ils sont les conséquences d’une métastase ou d’un transport de la matière purulente.

Cet accident s’observe le plus souvent après les grandes opérations, telles qu’amputation, extirpation de tumeurs volumineuses ; dans toutes les lésions qui entraînent après elles de la suppuration versée à l’extérieur par une large surface. On a remarqué aussi qu’il se déclare quelquefois à la suite d’une simple contusion ou d’une plaie, même superficielle et peu étendue, lorsqu’une ou plusieurs veines sont comprises dans la solution de continuité. L’infection purulente est plus fréquente dans les grandes infirmeries que dans la pratique particulière où on la rencontre bien rarement.