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grossier ; un déplacement dans les parties qui le constituent ; les mouvements insolites de l’animal, qui peut se gratter ou se coucher sur la plaie ; le renouvellement trop hâtif d’un pansement, surtout dans le cas où, à la suite de l’opération, on a pratiqué la cautérisation à blanc, voilà autant de circonstances qui favorisent l’écoulement du sang.

Les symptômes de l’hémorragie sont faciles à constater lorsque le sang s’échappe au dehors. L’imbibition rapide des pièces d’appareil annonce son début ; il faut néanmoins attendre que l’écoulement se prolonge pendant un certain temps et avec une certaine abondance pour déclarer qu’il y a hémorragie, et l’on doit se rappeler qu’une quantité de sang, même très petite, suffit pour teindre en rouge une grande quantité de boulettes et de plumasseaux. Il n’est, du reste, pas possible d’établir au juste quelle est la mesure au-dessous de laquelle l’écoulement sanguin n’est autre chose que le suintement qui s’établit à la surface de presque toutes les plaies et au-dessus de laquelle cet écoulement devient un véritable accident qu’il faut combattre. On comprend que cette mesure doit varier selon l’âge et la force du malade, sa constitution, son état de santé antérieur, etc., etc.

Lorsque l’hémorragie devient réellement inquiétante, on voit apparaître les symptômes généraux qui accompagnent les grandes pertes de sang. La peau pâlit, les muqueuses se décolorent ; le malade éprouve un refroidissement général ; quelques parties du corps se couvrent d’une sueur froide et visqueuse ; la respi-