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traitement se déduit avec le plus de facilité de la nature des troubles existants. Prise au début, on la combat avec une certitude presque mathématique. Les indications consistent à enlever au sang les principes organiques solides qu’il contient en excès et à lui restituer l’eau qui lui manque. Pour combattre cet accident, la première chose à faire, c’est de suivre, avec toute la rigueur possible, le régime diététique ; si la fièvre persiste, on a recours à la saignée. Elle peut être dans ce cas préventive : c’est lorsqu’on la pratique immédiatement après l’opération, quand celle-ci a été très douloureuse, ou quand le sujet possède une grande activité vitale, sanguine et nerveuse ; on ne s’abstient alors de la saignée qu’autant que l’animal a perdu beaucoup de sang pendant l’opération. Ou bien, on la pratique lorsque la fièvre de réaction est déclarée ; elle est presque toujours nécessaire, lorsque celle-ci est intense et que la phlegmasie locale a acquis une grande violence. Cependant, il faut se garder de saigner lorsque la fièvre s’amende, et surtout quand la suppuration est établie, afin de ne pas favoriser la résorption purulente.

La diète et la saignée sont les moyens ordinaires à opposer à la fièvre traumatique. Les boissons délayantes, acidulées, nitrées, ou contenant des sels alcalins, tels que sulfate de soude, de potasse, sont encore des moyens héroïques. On peut y joindre l’administration de quelque anti-spasmodiques si des phénomènes nerveux se déclarent ; de quelques lavements pour combattre la constipation, qui survient assez habituellement