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certaine limite que l’expérience apprend à connaître. Certaines organisations, les tempéraments sanguins, nerveux, les sujets irritables, pléthoriques, y sont plus disposés que d’autres. La gravité de l’opération, la douleur dont elle a été accompagnée, contribuent encore l’augmenter.

Cette maladie, qui précède la formation du pus, s’accompagne de lassitude, de pesanteur de la tête, d’augmentation de la chaleur animale. Elle est, en outre, caractérisée par l’anorexie, une soif vive, la constipation, une raideur des reins très prononcée, l’accélération de la respiration, la violence des battements du cœur, la force et la plénitude du pouls, la diminution des sécrétions sébacée et urinaire.

La fièvre de réaction est un phénomène utile, une crise favorable : c’est la manifestation de l’effort que fait la nature pour réagir contre le mal ; aussi, si elle est légère, ce serait aller contre le but qu’on se propose que de vouloir anéantir cette surexcitation salutaire. Mais, lorsqu’elle est trop vive, et que l’on craint même pour les jours du malade, on doit s’empresser de la calmer, de la ralentir. Elle est surtout à craindre, non à cause de l’abattement, de l’état de souffrance du malade, mais bien des maladies qu’elle peut entraîner avec elle. Lorsqu’elle se localise, on voit assez souvent se développer une pneumonie, une gastro-entérite, une fourbure, etc., qui, venant s’ajouter à l’état du patient, aggravent sa situation et le conduisent souvent à une mort inévitable.

La fièvre de réaction est une des maladies dont le