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sent les malades, pour déterminer des altérations organiques assez sensibles ; des infiltrations séreuses se développent, les plaies prennent un mauvais aspect, fournissent un pus incolore, sanieux, et se cicatrisent avec peine. L’air confiné devient d’autant plus nuisible qu’il est mélangé aux miasmes morbides qu’exhalent les animaux malades, ou bien aux fluides élastiques, provenant de la décomposition putride des sécrétions des animaux en santé, de leurs litières, ou des sécrétions morbides des animaux affectés de diverses maladies ou de plaies suppurantes. On sait que la fermentation putride de ces matières, comme celle de toutes les matières animales, donne naissance à un principe organique insaisissable, nommé miasme putride, à de l’acide carbonique, de l’hydrogène carboné, du gaz sulfhydrique, du carbonate et du sulfhydrate d’ammoniaque, tous gaz qui peuvent nuire par les propriétés méphitiques et délétères dont ils sont doués. Un d’entr’eux surtout, le gaz sulfhydrique, est nuisible au plus haut degré, puisque, d’après de Chaussier, il suffit de la présence dans l’air de de ce gaz pour donner la mort à un cheval. L’ammoniaque et l’acide sulfhydrique exercent principalement leur action sur le pus ; ils le rendent alcalin et lui communiquent une odeur fétide. C’est cette fétidité qui, rendant l’air de nos écuries insalubre, provoque, chez nos animaux opérés, la fièvre d’hôpital, complication des plus graves qui, trop souvent, compromet le succès des grandes opérations. C’est principalement alors que les plaies prennent un caractère gangréneux ; les fonctions digestives s’altèrent