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tion. En un mot, la formation du pus n’est pas le résultat d’une action particulière de l’air ; elle est tout simplement la conséquence de la mise à nu de la surface de la plaie. Cela est incontestablement démontré par une observation de Hunter, de laquelle il résulte que la suppuration s’est établie dans le vide et sur des plaies submergées.

Dans les plaies sous-cutanées, le contact de l’air peut avoir une action directe sur le caillot sanguin qu’elles renferment ; il déterminera la décomposition de celui-ci et provoquera indirectement une suppuration éliminatrice. Le même phénomène peut se constater dans les plaies extérieures qu’on veut réunir par première intention, et dont les lèvres sont séparées par un caillot sanguin trop épais.

Mais si l’air n’a aucune influence par lui-même sur le travail réparateur des plaies, pourquoi ce principe chirurgical, en quelque sorte classique, qui veut qu’on recouvre les plaies bourgeonnantes pour les préserver de son action ? C’est qu’avec l’air agit la température extérieure, qui a une influence certaine sur la marche des plaies. L’action astrictive du froid sur un tissu sain est incontestable. Elle sera bien plus intense si elle s’exerce sur un tissu délicat, très vascularisé, comme le tissu bourgeonnant. Elle détermine un resserrement des vaisseaux, et, par suite, un arrêt de nutrition dans les parties superficielles qui se mortifieront. Ce résultat est obtenu en appliquant sur la plaie une vessie de glace, tandis qu’au moyen d’un cataplasme on obtient un effet opposé ; si bien que, par l’emploi de ce topique