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SOUVENIRS
DE
MADAME DE CAYLUS



Le titre de Mémoires, quoique de toutes les façons d’écrire la plus simple et la plus libre, m’a cependant paru encore trop sérieux pour ce que j’ai à dire, et pour la manière dont je le dis[1]. J’écris[2] des Souvenirs sans ordre, sans exactitude[3], et sans autre prétention que celle d’amuser mes amis, ou du moins de leur donner une preuve de ma complaisance. Ils ont cru que je savois des choses particulières d’une cour que

  1. Peu de femmes, parmi celles dont les écrits méritent d’être lus, ont imité la modestie de madame de Caylus. Il n’y a guère que madame de Genlis (Souvenirs de Félicie) et madame Vigée Le Brun, qui aient donné à leurs ouvrages le titre de Souvenirs.
  2. Ainsi que nous l’avons déjà remarqué (Cf. Notice biographique), madame de Caylus n’écrivit pas ses Souvenirs ; elle les dicta à son fils.
  3. Il ne faudrait point prendre à la lettre cette assertion. Si l’ordre manque en général dans les Souvenirs, l’exactitude est rarement contestable.