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PORTRAIT

DE

MADAME LA COMTESSE DE CAYLUS



J’ai lu qu’autrefois on avoit dit, sur le poète Aristophane, que les Grâces voulant avoir un temple commun, avoient fait choix de son esprit pour y recevoir le culte des mortels. Il me semble qu’un éloge si galant convenoit mieux à feue madame la comtesse de Caylus. Dès qu’on avoit fait connoissance avec elle, on quittoit, sans y penser, ses maîtresses, parce qu’elles commençoient à plaire moins et il étoit difficile de vivre dans sa société sans devenir son ami et son amant. Quelles autres divinités que les Grâces peuvent produire des effets si extraordinaires !

Les anciens poètes avoient imaginé une autre divinité qui étoit bien aussi aimable, ils la nommè-