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riante, avec son éclat distinct et sa délicatesse sans pâleur. »

Quel fut le premier éditeur des Souvenirs ? C’est ce qu’il est difficile d’indiquer avec une certitude absolue. S’il faut en croire le témoignage de Marin, ils furent livrés à l’impression par un homme de lettres indélicat qui avait abusé de la bienveillance du comte de Caylus. Sans nommer cet écrivain, Marin le désigne assez clairement pour qu’il soit impossible de s’y méprendre, et l’on devine sans peine qu’il veut parler de Diderot. Cette singulière assertion semble démentie par les faits, puisque la première édition des Souvenirs publiée en Hollande, en 1770, chez Jean-Robert, renferme une préface et des notes que l’on a toujours attribuées à Voltaire. Si donc Diderot avait vendu pour vingt-cinq louis à un libraire de Hollande la copie du manuscrit que lui avait confié le comte de Caylus, il faudrait admettre ce qui est assez invraisemblable qu’il avait obtenu à point, pour son édition clandestine, la complicité de Voltaire.

D’autre part, Marin réfutant une opinion émise par l’académicien Auger, dans la préface de l’édition publiée en 1804 par Renouard, affirmait qu’il n’était point vrai que les Souvenirs eussent couru le monde en copies manuscrites jusqu’en 1770.