celui de sa personne[1] et celui de sa naissance, d’ailleurs dénigrante et moqueuse, avoit pourtant une sorte d’esprit, beaucoup d’éloquence, et rien de mauvais dans le cœur[2] : elle condamnoit même souvent les injustices et la dureté de madame sa sœur, et j’ai ouï dire à madame de Maintenon qu’elle avoit trouvé en elle de la consolation[3] dans leurs démêlés.
Il y auroit des contes à faire à l’infini sur les deux points de sa folie ; mais il suffit de dire, pour celle de sa maison, qu’elle n’en admettoit que deux en France, la sienne et celle de La Rochefoucauld[4] ; et que si elle ne disputoit pas au roi l’illustration, elle lui disputoit quelquefois l’ancienneté, parlant à lui-même[5]. Quant à sa personne, elle se regardoit comme un che-d’œuvre de la nature, non tant pour la beauté extérieure que pour la délicatesse des organes
- ↑ Tout le monde ne partageait pas l’enthousiasme qu’elle éprouvait pour sa personne ; témoin ce couplet satirique :
Ô ! vous, dont les vers odieux
Disent qu’on aime la Thiange,
Médisants, connaissez-la mieux,
Elle est aussi chaste qu’un ange ;
Que diable voulez-vous qu’elle puisse charmer
Cette masse de chair ? - ↑ Telle n’est point l’opinion de la Palatine, qui l’accuse d’être « une mère bien méchante, un vrai diable aussi bien que sa sœur la Montespan, mais encore pire. »
- ↑ Le manuscrit de mademoiselle d’Aumale, cité par M. de Monmerqué, dit « conciliation. »
- ↑ * Elle distinguait la maison de La Rochefoucauld des autres, en faveur des fréquentes alliances qu’elle avait eues avec la maison de Rochechouart.
- ↑ Cette fatuité aristocratique fut longtemps un sujet de