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VIOLETTE

Marceline et Prosper avaient promis à leurs amis des exemplaires de Violette ; mais cet " horrible avare, , de Dumont ne consentait point à "les donner, , (Lettre du 9 juin à Prosper Valmore). Aussi le 14 juin 1839, Marceline écrivait-elle à son mari : "Dis-moi si tu te rappelles avoir fait un écrit pour Violette avec M. Dumont et stipulé le nombre des exemplaires dans notre droit. Il ne veut m’en donner que quinze, et tu sais. qu’il m’avait dit que c’était pour les Pleurs seulement, ne les ayant tirés qu’à 550. Il est fort mesquin et je crois, du reste, fort malheureux. Avise avec Boitel à le faire rentrer dans son argent ; il est bien temps enfin. Du reste, ne nous mêlons plus du placement de Violette. On ne croirait pas que c’est dans l’intérêt du libraire ; et dans celui de l’amour propre, tu sais comme j’y tiens !…, ,..

Son ami Gergerès ayant écrit un article sur Violette, Mar- celine le remercia dans les termes qui suivent : …O Ger- gerès ! où votre cœur a-t-il trouvé la possibilité d’un article dans Violette ? Ce pauvre ouvrage n’a qu’un mérite à vos yeux d’ami, c’est qu’il nous a tirés d’un pas bien grave. Merci, à ce compte, de votre aveuglement paternel pour moi. Dieu vous le pardonnera. Vous avez dépensé bien de l’esprit dans une faible cause. J’ignorais que l’ouvrage eût été jusqu’à vous. L’éditeur ne voulait pas le risquer durant ces temps d’orage et de naufrage dans la librairie. C’est affreux à voir, dit-on. Le besoin de rentrer dans ses avances l’aura poussé à le jeter au vent. Sans doute qu’il en place beaucoup dans cette stupeur. Les bons livres même ne se vendent pas du tout… „ (28 juin 1839).

Et le 26 octobre suivant, complètement réconciliée avec son éditeur, elle écrivait à son mari : "…Le pauvre M. Dumont sort, à son tour, d’avec moi. Juge comme il est triste ! Il est aussi toujours excellent et tout à nous. Il donne avec plaisir l’exemplaire de Violette qu’a pris Boitel qu’il remercie de ses peines. Demande à Boitel de refaire le compte du placement des livres de Violette. J’en avais huit, sans parler de celui du bon docteur, et je n’en trouve que sept, un à Boitel, trois chez Guimond, rue Lafont, deux chez M. Lagné, le huitième… je ne peux m’en ressouvenir…„.