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VIOLETTE 43 “…Angèle, sur les genoux de sa nourrice, tenait languissamment un hochet d’ivoire et le mordait, car elle souffrait de ses premières dents. “ …Cette action avait égaré longtemps sa toque à plumes. noires ; il la cherchait avec des soupirs indignés, qui réjouis-. saient le page invisible mieux que ne l’auraient pu faire de mélodieux cantiques, et lui formaient un ciel dans sa niche. à toiles d’araignées. …et deux larmes jaillirent de ses yeux qui s’attachèrent sur ses pieds „. HISTOIRE DE “ VIOLETTE „,. Le roman de Violette qui parut en 1839, comme on vient de le voir, était terminé dès les premiers mois de l’année 1833. Marceline lui donnait alors pour titre : le Droit d’aînesse. Avant de chercher un éditeur, elle songea à en publier des fragments en revue, comme en fait foi la lettre qu’elle adressait à son mari le 1er juin 1833 : “…Et puis rends-moi, si tu peux, le service de copier pour le Conteur la fin du chapitre de la Chartreuse jusqu’après la visite au rocher, où Marguerite veut voir le vieil ermite et où l’on trouve un fragment de miroir. Tu t’arrêteras quand Marguerite dit:quoi, c’était là une femme; et tu ne recommenceras pas le chapitre ayant pour titre Les tablettes. Ma petite Line en est restée à la sortie du couvent, à ces mots : « La porte se referma sur cette foule plus ou moins impatiente de reprendre les sentiers d’une plus vaste solitude >> Les Pleurs avaient paru chez Gustave Charpentier, en mai 1833, avec une préface d’Alexandre Dumas. Aussi Marceline jugea-t-elle tout naturel de proposer à Charpentier d’éditer le roman qu’elle appelait alors le Droit d’aînesse ou Isolier. Le 1er septembre de la même année, elle lui écrivait ces lignes : “Il faut que vous soyez assez bon, cher Monsieur, pour causer avec nous. Vous connaissez la gravité de notre position et je sais l’intérêt que vous y prenez. Me laisserez-vous, sans en être blessé contre moi, disposer de la vente du Droit d’aî- 1