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LE SALON DE LADY BETTY 33. LE SALON DE LADY BETTY (1) Mœurs anglaises Par Mme Desbordes-Valmore “Vous croyez à un livre de Mine Valmore, et vous avez hâte de connaître la nouvelle production échappée à une plume que vous aimez. Vous rêvez déjà votre plaisir douce intimité établie de l’auteur au lecteur, fines observations de mœurs, ¡ esquisses délicates de sentiment que vous êtes heureux de comprendre. Tout le talent de Mme Valmore est dans son cœur, et c’est au vôtre qu’elle s’adresse, c’est lui seul qu’elle veut pour juge. Drames élégiaques où se déroulent les longues souffrances de la femme et ses courtes joies ; scènes d’intérieur, doux reflets de la vieme ; tendres histoires d’une âme en peine d’une autre âme ; l’amour, ses perfidies, ses railleries, ses craintes incessantes, ses poignants chagrins et ses sublimes enivrements, voilà ce que vous promettent les vers et la prose de Mme Valmore, voilà ce que vous leur demandez. Ouvrez maintenant le salon de Lady Betty. Qu’y trouverez-vous ? des esquisses de mœurs, des tableaux, des scènes privées de la vie anglaise ; point ! ce sont pour la plupart des morceaux traduits de l’anglais, des nouvelles toutes d’imagination où l’âme du traducteur disparaît sous le calque de la traduction. Tout cela manque de sa première vie. Puis sur neuf nouvelles composant les deux volumes, cinq seulement appartiennent à l’auteur, sous l’égide duquel l’œuvre a paru. Les autres sont dues à M. Fontaney, qui, sous le nom de lord Feeling, a débuté dans la carrière littéraire par les Scènes de la vie castillane, et quelques articles insérés dans la Revue de Paris. 11 “Nous aurions voulu que chaque pièce fût signée du nom de son auteur, et que M. Charpentier l’éditeur, non seulement dans la préface, mais encore sur le frontispice de son livre, initiât à l’avance le public à cette (sic) hermaphrodisme (1) Si nous rendons compte ici d’un ouvrage publié à Paris, c’est qu’il a été composé dans notre ville. Résidant chez nous depuis plusieurs années, Mme Valmore nous appartient comme son talent appartient à la France entière (Note de Léon B.). G. Cavallucci — Bibliographie de Marceline Desbordes-Valmore 3