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32 LE SALON DE LADY BETTY ai porté de tous les rangs, de tous les âges, et de tous les partis ; vous savez comme j’ai du courage quand je ne demande rien pour moi. Il ne m’a jamais refusé un pauvre et je n’ai rien que ce livre pour l’en remercier. Vous arrangerez cela avec lui, et vous me direz s’il est temps de faire précéder le titre par cette page que je vous enverrai alors de suite. 11 Quand parut le Salon de Lady Betty, Marceline s’aperçut à sa grande stupéfaction que Charpentier lui avait donné un collaborateur. Celui-ci n’était autre que Fontaney, petit poète romantique d’un talent indéniable, qui de 1827 à 1837 prit une part active à la rédaction de la Revue de Paris et de la Revue des deux Mondes. Né en 1803, Fontaney publia des vers et de la prose dans divers keepsakes et recueils littéraires. En 1825, il fit imprimer son premier recueil de vers sous le titre : Ballades, mélodies et poésies diverses. C’est, d’ailleurs, le seul ouvrage qu’il ait signé de son nom véritable. Dès 1833, les articles qu’il donna dans les revues ne sont plus signés que d’un Y ou de divers pseudonymes, Andrew O’Donnor et surtout Lord Feeling, nom qui semble, a dit Asselineau, une réminiscence du roman célèbre d’Henry Mackenzie. C’est de ce nom qu’il signa son meilleur livre, les Scènes de la vie castillane, que par surcroît de précaution il fit précéder de la vie du faux lord. Les Scènes de la vie castillane ont été publiées précisément par Charpentier en 1835, soit l’année qui précéda l’impression de Lady Betty. Fontaney mourut prématurément en 1837, à l’âge de trente-quatre ans. Outrée des procédés de son éditeur, Mme Desbordes-Valmore s’en était plainte à plusieurs de ses amis. L’éditeur Boitel lui consacra alors un article vengeur dans la Revue du Lyonnais (juin 1836). Nous le reproduisons intégralement, car il précise l’apport de Marceline.