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LE SALON DE LADY BETTY. 31. dans mon intérêt ? Car il me payerait cette impression s’il la prenait pour son journal. Vous me faites bien de la peine, cher Monsieur Charpentier ; il faut que vous soyez bien surchargé d’affaires, pour oublier à ce point celles, à la vérité bien humbles, qui me concernent…. 22 décembre 1835 Lyon. “ Je n’ai pas besoin de vous dire, bon Monsieur Charpentier, que vous savoir malheureux est une chose qui aggrave mes peines ; mais j’ai besoin de vous le prouver autant qu’il en est en mon faible pouvoir. Je prie Dieu qu’il fasse le reste et répare le coup qui vient de vous frapper ; j’en suis navrée et Valmore est fort triste. Si nous avions autre chose que les dettes de notre ancien directeur à payer sur notre travail, je vous enverrai de l’argent. Cette joie m’étant refusée, je vous envoie par cette lettre la quittance des derniers trois cents francs que mon mari avait acceptés pour les Nouvelles anglaises. N’ayez pas du moins cette préoccupation au milieu des inquiétudes qui doivent attrister votre esprit, pour vous et vos infortunés confrères. Vous ne me devez donc plus rien. Puissent vos autres amis être moins arrêtés que moi dans l’élan du tendre intérêt qu’une si grave épreuve atfire sur vous (1) Janvier 1836 : “Bon Monsieur Charpentier, Monsieur Alibert m’écrit : ne me dédierez-vous rien avant que je meure ? Cela m’a fait pleurer, car il a aimé beaucoup et un peu secouru mon oncle. Je n’ai rien que ce petit volume, et je le lui offre au nom de tous. les malheureux que je lui ai jetés dans les bras, et qu’il a recueillis à mes prières dans son hôpital Saint-Louis. Je lui en (1) Cette lettre a été publiée le 3 septembre 1842 par la Gazette des Femmes, qui. l’accompagna du commentaire suivant : “En 1835, l’éditeur Charpentier fit de grandes pertes par suite d’un incendie qui brûla tout un magasin. Voici une lettre que lui écrivit alors madame Valmore, dont il était l’éditeur… Cette lettre si noble, si généreuse, lorsqu’on vient à considérer le peu de fortune de celle qui l’écrivit, a été révélée par un procès récent. La Gazette des Femmes s’en empare avec orgueil au nom de toutes les femmes qui aiment la grandeur et la vertu