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L’ATELIER D’UN PEINTRE 17 confidences ; cette Eugénie vivait à St Rémy où elle avait épousé un certain Emile. Toute l’enfance de Marceline est évoquée dans ces lettres : la maison natale à Douai, le voyage d’Amérique d’où elle revint orpheline, la famille dispersée et désemparée comme un nid d’hirondelles que la mère a abandonné… L’atelier de l’oncle était toujours plein d’élèves. Un jour, Abel, jeune prix de Rome, y amène un jeune Allemand du nom d’Yorick. Le nouveau venu se fait immédiatement remarquer par sa fierté, son caractère farouche, son goût de l’indépendance. et de la solitude. Ondine s’éprend de lui ; mais il ne s’en aperçoit point. Un soir, au Théâtre Français, Yorick paraît bouleversé ; Ondine s’imagine que c’est à cause d’elle, mais elle ne tarde pas à se rendre compte que Talma est la seule cause de cette émotion. La vie continue chez son oncle, sans incidents notables. D’élégantes coquettes viennent y poser. Un jour, Ondine (Marceline) demande à son oncle pourquoi un portrait de jolie femme, qu’elle avait remarqué, était constamment tourné contre le mur. Son oncle lui apprend alors que ce tableau représentait une femme qu’il avait aimée et qui avait épousé un de ses camarades ; elle était morte après avoir mené une vie de souffrances. Quant à lui, il ne vivait plus que pour son art et avec le souvenir de la morte. Ondine entend aussi à l’atelier des femmes raconter leurs malheurs. Un jeune modèle, qu’a recueilli Elisabeth, la servante, accouche clandestinement dans une petite pièce du couvent. Le bon Léonard s’occupe de l’enfant : Yorick, qui est riche, en sera le parrain et Ondine, la marraine. Un jour qu’Ondine se promène au Luxembourg avec Yorick et son oncle, les trois amis rencontrent une jeune femme très élégante, nommée Camille, dont nul ne savait qu’Yorick fût amoureux. Camille quitte sèchement le jeune homme et refuse peu après de le revoir. Yorick, accablé de tristesse, ne peut s’empêcher de raconter son histoire à Ondine ; mais celle-ci, à sa grande stupéfaction, lui avoue au milieu des larmes l’amour qu’elle a pour lui. Bouleversé, Yorick s’en va et erre lamentablement à travers les rues de la ville. G. Cavallucci — Bibliographie de Marceline Desbordes-Valmore 2