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12 UNE RAILLERIE DE L’AMOUR Georgina, une jeune veuve, rencontre au cours d’un bal un jeune officier nommé Camille, qui revient d’Allemagne. L’antipathie est grande entre les deux jeunes gens. Ernest, le frère de Georgina, est un ami d’enfance de Camille. A force d’intrigues et de ruses, il change cette antipathie en amour et, comme on s’y attendait un peu, tout finit par un mariage. Le 1er août 1833, Sainte-Beuve consacrait dans la Revue des Deux-Mondes un feuilleton aux Pleurs et à La Raillerie de l’Amour qui venait de paraître. Il y écrivait avec quelque indulgence : “Il n’y a qu’un mot à dire du roman qui a pour titre « Une Raillerie de l’Amour » et que Mme Valmore vient de publier ; c’est une heure et demie de lecture légère et gracieuse qui reporte avec charme au plus beau temps de l’Empire, à cette société éblouie et pleine de fêtes, après Wagram. Les amours étourdis, élégants, et là-dessous profonds peut-être, les jeunes et belles veuves, les pensionnaires à peine écloses d’Ecouen et de Saint-Denis, les valeureux colonels de vingt-neuf ans, tout cela y est agréablement touché ; l’exaltation romanesque pour Joséphine à propos du grand divorce, ajoute un trait et fixe une date à ces bouderies jaseuses. Tout ce petit volume de Mme Valmore est une nuance et une nuance bien saisie. < A vingt ans, dit-elle en un endroit, la souffrance est une grâce, quand elle n’a pas trop appuyé et que ses ailes n’ont fait qu’effleurer une belle femme ». Mme Valmore a fait partout comme elle dit là si bien ; elle n’a nulle part trop appuyé „,. ““