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LES VEILLÉES DES ANTILLES

aussi le dernier. Peut-être faut-il y voir l’indice que le public lui réserva mauvais accueil et que la mode des idylles « troubadour », issues du comte de Tressan, ne faisait plus recette ?

Les Veillées des Antilles ont été enregistrées le samedi 11 novembre 1820, à la Bibliographie de la France, sous le n° 4076 : « Les Veillées des Antilles. Par Mme Desbordes-Valmore. Deux volumes in-12, ensemble de 20 feuilles deux tiers. Imprim. de Lebel, à Versailles. — À Paris, chez F. Louis. Prix 5 frs. ».

Elles sont précédées d’un bref Avertissement, dont voici le texte :

« Un seul des récits qui composent cet ouvrage avait déjà été publié ; en y joignant d’autres nouvelles, j’ai pensé qu’il convenait d’adopter un titre qui leur fût commun à toutes ; ce titre a peut-être besoin d’être expliqué. J’ai donné à ces esquisses le nom même du lieu où elles ont été tracées : c’est en traversant la mer, c’est en revenant de l’Amérique en France, que j’ai, bien jeune encore, senti le besoin d’adoucir de profonds chagrins. J’ai laissé errer ma plume, sans autre inspiration que le souvenir. Je demande grâce pour le sentiment de tristesse qui dominera trop dans ces futiles pages. Hélas ! pouvait-il en être autrement ? J’étais orpheline ; j’étais assaillie de souffrances, et d’orages entre la terre qui avait recueilli ma mère, et celle qui portait le nom de ma patrie ! ».

Nous donnerons maintenant une brève analyse des quatre nouvelles qui composent les Veillées des Antilles et la liste des pièces de vers qui y sont insérées.

Tome premier

MARIE. — Un berger pensif, « suivi d’un agneau », entre dans un village. Il est orphelin. Une vieille femme, le voyant si triste, lui conseille de se rendre à une fête qui se donne dans la prairie ; tous les bergers y dansent pour les noces de Julien. Olivier — c’est le nom du berger — suit le conseil de la vieille et rencontre à la fête une charmante jeune fille. Le lendemain, avant de repartir, il confie à la vieille femme qu’il est