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seules la présence à Eu : ce sont Mme d’Ornano, M. de Créqui, qui n’était pas encore maréchal, et le comte de la Rochefoucauld, non encore duc et pair ; mais nous trouvons d’autres motifs d’expliquer leur liaison avec la princesse de Conti : tous les trois, comme elle, étaient particulièrement attachés à la régente, et il est à remarquer d’une manière générale qu’à l’exception de la duchesse de Nevers, qui mourut en 1618, tous se prononcèrent pour la cause de Marie de Médicis et encoururent l’inimitié de Richelieu.

Rassompierre dit dans ses Mémoires « que le cardinal se plaignait de M. de Guise, qui usurpait de force ses droits sur l’amirauté du Ponent, et de Mme la duchesse d’Elbeuf et de Mme d’Ornano, qui ne cherchaient qu’à le détruire ».

La journée des Dupes donna à Richelieu l’occasion de se livrer à ses ressentiments. La princesse de Conti fut sa première victime : exilée à Eu, elle ne put survivre à la douleur d’être séparée de la reine. La duchesse d’Elbeuf s’était retirée d’abord auprès d’elle ; mais elle rejoignit son mari, réfugié en Flandre, après la défaite du parti de Monsieur à Castelnaudary.