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toire de notre littérature une place plus importante qu’on ne le croit communément. Elle a eu des phases diverses, des triomphes et des défaites, son apogée et sa décadence. Exaltée jusqu’au fanatisme, elle s’est vue bafouée jusqu’au ridicule. Il n’y a pas encore longtemps, les satires et les plaisanteries contemporaines étaient presque l’unique tradition que nous en eussions conservée.

Les progrès d’une saine critique et un examen plus attentif des pièces originales ont produit de nos jours une réaction dans un sens contraire. On a pris au sérieux bien des choses jusqu’ici dédaignées.

En dégageant la question des passions du temps, en faisant la part des préventions et de l’engouement de l’esprit de coterie et du mauvais goût, on est arrivé à reconnaître l’influence de la société précieuse sur le développement de la langue française et sur les grands écrivains qui ont illustré le siècle de Louis XIV.

Celui qui ne connaîtrait de cette époque que les romans héroïques, les Bergerades de Racan, la Guirlande de Julie et la Journée des Madrigaux, n’y verrait probablement que